L’histoire du lieu

Un ensemble patrimonial
en secteur sauvegardé (ZPPAUP)
*

*(ZPPAUP : Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager)

1770 UN HOTEL PARTICULIER > 1841 UNE ECOLE DE FORMATION DES MAITRES >1893 UNE GENDARMERIE > 2016 UN BATIMENT TERTIAIRE BEPOS

Le bâtiment concerné est un hôtel particulier du 18ᵉ siècle en pierre de taille édifié vers 1770, au sein de la ZPPAUP d’Auch en secteur sauvegardé, qui abrita l’Ecole Normale de Formation des Maîtres de 1841 à 1892, puis une caserne de gendarmerie durant un siècle, jusqu’en 2000. Fermé depuis près de 15 ans, il a été acquis en 2014 par Alain CASTELLS à travers la SCI Pierre Verte, dans l’optique d’aménager 1 000 m2 de bureaux présentant des performances énergétiques et environnementales équivalentes à celles requises au plus haut niveau du Label E+C- (Energie Positive) pour des bâtiments neufs.

Mis en service en janvier 2016, l’Espace Pierre Verte a permis l’installation dans un projet exemplaire, du siège social de la société ADDENDA, ayant participé, avec le concours de l’Atelier d’Architecture AIROLDI d’Auch, à sa conception ; ainsi que de l’Antenne Gersoise du CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale), pouvant recevoir 80 stagiaires en formation. Puis l’acquisition du reste du site a permis entre 2018 et 2021 de réaliser la deuxième phase de travaux, et de porter à 2 000 m² la surface de cette restructuration exemplaire.

Intervenant à la fois comme maître d’ouvrage et comme maître d’œuvre dans ce projet extrêmement novateur, Alain CASTELLS au travers de la SCI PIERRE VERTE, et de la société ADDENDA, est parvenu à répondre aux objectifs très ambitieux fixés au départ, à savoir réaliser un bâtiment patrimonial à énergie positive, sans isoler les murs, bas carbone et autonome sur le plan énergétique, dans le contexte difficile d’un périmètre sauvegardé (ZPPAUP).

Cela fait de l’Espace Pierre Verte un programme de référence au niveau national et européen dans le domaine de l’immobilier durable, par la prise en compte du contexte urbain et architectural, par la mise en œuvre de solutions techniques innovantes permettant de viser et d’atteindre une autonomie énergétique totale, et par l’utilisation essentiellement de matériaux naturels produits localement, avec le recours à des expertises uniquement locales.

Un lieu chargé d’histoire

L’historique du bâtiment

Extrait ci-dessous de la notice réalisée le 12/08/2019 par Anaïs Comet. Liens en fin de l’extrait vers le texte intégral de la Notice, les photos de relevés sur site, ainsi que l’Annexe complète comportant les plans et illustrations d’époque.

Auteur : Anaïs Comet, Chercheuse, Service de la connaissance et de l’Inventaire des patrimoines, Région Occitanie. 
Recherches réalisées en 2019, dans le cadre d’une mission d’inventaire du patrimoine portée par le Pays d’art et d’histoire Grand Auch Cœur de Gascogne.

Notice historique succincte

Malgré les nombreuses transformations dues aux changements d’affectation de l’édifice au fil des siècles, il reste de beaux éléments de l’hôtel particulier du 18ᵉ siècle.

Cet édifice fait l’objet d’un programme de restauration exemplaire, c’est le premier bâtiment patrimonial à énergie positive et 100 % autonome.

L’implantation

L’hôtel particulier est implanté entre cour et jardin (aujourd’hui parking). Il comporte quatre corps de bâtiments organisés autour de la cour : le passage d’entrée au sud, le logis au nord, et deux ailes de part et d’autre de la cour, l’aile ouest accueillant la chapelle. Deux autres corps de bâtiment annexes sont à noter : une extension vers l’est dans le prolongement du logis et d’anciennes écuries dans le jardin, au nord.

Le corps de bâtiment aligné sur la rue est composé d’une partie centrale en rez-de-chaussée bordée par deux pavillons à un étage constitués par le retour des ailes des corps de bâtiments bordant la cour à l’est et à l’ouest. Le passage d’entrée se trouve au centre. Le portail, couvert d’un arc segmentaire, est surmonté d’un petit fronton.

L’élévation postérieure du logis est beaucoup plus simple que la façade sur cour. Elle est particulièrement imposante du fait de la déclivité du terrain. Elle ne compte qu’une porte à l’étage de soubassement, deux fenêtres au rez-de-chaussée surélevé et trois à l’étage. La porte est couverte d’une plate-bande, et les fenêtres d’arcs segmentaires. Quelques petites fenêtres complètent l’éclairage. Au niveau de l’étage de soubassement se trouve l’insigne de la gendarmerie sculpté et peint sur le mur.

Le deuxième étage de soubassement accueille des caves voûtées. On y accède uniquement depuis l’intérieur. Un escalier droit, situé dans le prolongement de l’entrée côté jardin, conduit à un palier au premier étage de soubassement qui dessert à gauche diverses pièces de service et à droite le départ de l’escalier d’honneur.

L’intérieur

L’intérêt de l’intérieur du logis tient essentiellement à son vestibule d’entrée et à son escalier d’honneur. Le vestibule, auquel on accède par les deux portes depuis la cour, était divisé en deux travées par deux colonnes doriques tronconiques en bois creux, reposant chacune sur un piédestal. Une cloison prolongeant les colonnes divisait le vestibule en deux parties et a été reconstruite lors des travaux de réhabilitation. Les colonnes ont été déposées.

Deux larges portes sont disposées face aux portes d’entrée et présentent une forme similaire, avec des arrière-voussures dites de Montpellier. De part et d’autre du vestibule, deux portes couvertes de plates-bandes donnent accès aux pièces latérales. Toutes les portes donnant sur le vestibule ont des encadrements en pierre de taille. Dans les différentes pièces du rez-de-chaussée, se trouvaient une cheminée de marbre noir et gris ainsi qu’un placard mural en bois, à deux battants rapportés de style Louis XV.

L’escalier d’honneur occupe l’angle nord-ouest du logis. Cet escalier à jour central présente une structure originale, différente entre l’étage de soubassement et les niveaux supérieurs. Au niveau du soubassement se développent un escalier étroit rampe sur rampe et quatre petites pièces dont la fonction demeure inconnue. Les deux premières sont accessibles au même niveau que le départ de l’escalier.

Superposées à ces deux premières pièces, les deux autres sont situées au demi-niveau supérieur et accessibles depuis le repos de l’escalier rampe sur rampe. Cette première partie de l’escalier conduit au palier du rez-de-chaussée, d’où se déploie le véritable escalier d’honneur. Inscrit dans une cage rectangulaire d’environ 40 m² (5,20 mètres sur 7,70 mètres), cet escalier tournant à gauche possède quatre volées droites (deux de quatre marches, deux autres de dix marches), dont trois portées par un mur d’échiffre en pierre de taille et la dernière suspendue sur un arc segmentaire. Les marches, d’environ 1,85 mètres de largeur, sont en pierre de taille, de même que le limon mouluré, hormis pour la dernière volée où il est en bois. La rampe, entièrement en bois, est relativement sobre. Le volume d’origine des trois grandes chambres en enfilade du premier étage est conservé.

L’aile occidentale

L’aile occidentale est principalement constituée de l’ancienne chapelle, bien que le corps de bâtiment se prolonge selon les mêmes dispositions jusqu’à la rue, au sud. Seule la façade sur cour est visible. Elle est rythmée par une série de fenêtres en plein-cintre inscrites dans des arcades en léger retrait par rapport au mur.
Chaque arcade est surmontée d’un oculus en pierre de taille, en léger retrait. Les travaux d’aménagement des bureaux de la gendarmerie avaient conduit à la construction de deux planchers intermédiaires. Le plus bas a été conservé en totalité, le second seulement en partie, formant une mezzanine dans la partie nord.

La structure d’ensemble de la chapelle est encore visible avec sept travées couvertes de fausses voûtes d’ogives en lattis de bois, délimitées par des doubleaux, également en lattis de bois, reposant sur des culots en pierre de taille. Cinq travées sont percées, au sud, d’un oculus. Les vitraux à motifs géométriques ou végétaux de style néo-gothique ont été remplacés par du verre transparent.

L’ensemble de cette aile accueille aujourd’hui des bureaux.

L’aile orientale

L’aile orientale est symétrique à l’aile occidentale. Les élévations est et ouest sont relativement semblables, rythmées par trois travées de deux fenêtres superposées au centre, et deux travées latérales plus écartées. Les encadrements des baies sont en pierre de taille. L’intérieur de ce corps de bâtiment a été entièrement remanié. De nouvelles cloisons ont été bâties en brique de terre crue et en bois. L’extension orientale, dans le prolongement du logis, n’a pas été visitée. Elle semble avoir été réhabilitée de la même manière que l’aile est. Dans l’angle formé par ces deux corps de bâtiments se trouve une cage d’escalier et d’ascenseur, protégée par des parois en métal, qui dessert les différents niveaux des deux corps de bâtiment.

Matériau(x) du gros-œuvre
Calcaire ; moellon ; enduit ; brique crue ; métal

Matériau(x) de couverture
Tuile creuse ; tuile creuse mécanique

Nombre d’étages ou de vaisseaux
2 étages de soubassement ; rez-de-chaussée surélevé ; 1 étage carré ; étage de comble

Escalier(s)
escalier dans-œuvre : escalier tournant à retours, en maçonnerie ; escalier dans-œuvre : escalier droit, en charpente ; escalier dans-œuvre : escalier tournant, en charpente ; escalier hors-œuvre : escalier tournant à retours, en maçonnerie

Technique(s) du décor
Sculpture

Représentation(s)
Feston ; tête de femme ; rose ; ornement végétal ; insigne ; roue ; écu ; glaive ; chêne ; heaume

Précisions dur la représentation
En façade antérieure du logis, les consoles et les clés d’arcs sont ornés de roses, de feuillages et de festons. La console centrale comporte en outre une tête de femme.
Sur l’élévation postérieure l’insigne de la gendarmerie est composé d’une roue peinte en bleu portant l’inscription « GENDARMERIE » et d’un écu peint en rouge, sous lequel se trouve un glaive, bordé de rameaux de chêne et surmonté d’un heaume.

Etat de l’oeuvre
Restauré

Chronologie Historique

Aucun bâtiment ne figure à cet emplacement sur le plan de la ville d’Auch dressé vers 1755 (AD32, 1 Fi 60). L’hôtel particulier paraît avoir été construit au cours du dernier quart du 18e siècle. Il est représenté sur le plan de la ville d’Auch dressé en 1803 (AD32, 1 Fi 61) ainsi que sur le plan cadastral dit napoléonien (1814-1816 ; AD32, 3 P Auch/46). Du 18e siècle ne subsiste que le corps de logis.

Les dépendances qui ferment la cour ont toutes été reconstruites dans le courant du 19e siècle. Le portail initial, qui se trouvait dans un renfoncement par rapport à l’alignement de la rue, a disparu, remplacé par un passage d’entrée couvert.

1820

En 1820, l’hôtel particulier appartient à Blaise Sentez, conseiller de préfecture (AD32, 3 P 93). Un plan schématique dressé en 1837 apporte quelques informations sur l’organisation de l’édifice (AD32, 4 N 1285). Les deux ailes et le corps de bâtiment d’entrée accueillent alors des « décharges » (remises et autres communs). Une basse-cour occupe l’angle nord-ouest formé par le logis et l’aile occidentale. Un jardin à l’anglaise est aménagé à l’arrière du logis, et la partie nord de la parcelle, en contrebas, est occupée par une vigne (AD32, 4 N 1289). En 1841, le gendre de Blaise Sentez, Jean-François Doré, vend l’hôtel particulier à la Préfecture afin qu’y soit établie l’école normale d’Auch.

1839

Un projet d’appropriation de l’hôtel particulier pour l’établissement de l’école normale est dressé dès 1839 par Joseph Lodoyer, architecte départemental de 1829 à 1849 (AD32, 4 N 1288). Le département hésite alors entre deux édifices et le choix se porte finalement sur cet hôtel particulier. Il est prévu d’installer le bureau et probablement le logement du directeur au rez-de-chaussée du corps de logis. À l’étage doivent être aménagés les bureaux des maîtres-adjoints, la salle de bibliothèque et de physique, l’infirmerie et la lingerie.

Le corps de bâtiment d’entrée doit accueillir la loge du portier, trois classes et un vestiaire au rez-de-chaussée, et le bureau des surveillants à l’étage. L’aile ouest doit être occupée par la classe des instituteurs au rez-de-chaussée et un dortoir à l’étage (29 lits).


Source : AD Gers, 4 N 1288, « Projet d’appropriation de la maison de M. Doré à l’établissement de l’école normale primaire d’Auch (internat), rez-de-chaussée et 1er étage », plans sur papier, 51 cm x 33,5 cm, 
Joseph Lodoyer (architecte départemental), 25 août 1839. © Archives départementales du Gers. 

1841

Au moment de l’acquisition de l’édifice, en 1841, de nouveaux plans sont dressés, très différents des précédents (AD32, 4 N 1290 à 1292). Ce nouveau projet prévoit un agrandissement net de la surface utilisable grâce à la reconstruction des deux ailes latérales et du corps de bâtiment d’entrée. Seul le logis n’est pas modifié en profondeur. Le logis est alors principalement destiné à accueillir les bureaux et les logements du directeur et des maîtres-adjoints, ainsi que l’infirmerie. L’étage de soubassement est dévolu au service avec la cuisine, différentes pièces de stockage (office, bûcher, fruiterie, cave) et deux réfectoires. Le corps de bâtiment d’entrée, sur rue, n’accueille que le logement du portier, divisé en deux pièces, de part et d’autre du portail d’entrée. Le rez-de-chaussée des deux ailes est occupé par les différentes salles de cours (salles d’études, d’école et de dessin). L’étage de l’aile orientale accueille la lingerie, les cabinets de physique et chimie et un petit dortoir, tandis que la totalité de l’étage de l’aile occidentale est occupée par le dortoir des maîtres-élèves.


Source : AD Gers, 4 N 1289, « Plan de l’école normale et de ses dépendances », plan aquarellé sur papier, 33 cm x 51 cm, [mentionné dans l’arrêté préfectoral d’acquisition du 2 avril 1841]. © Archives départementales du Gers. 

1841 – 1844

Les travaux n’ont finalement pas été réalisés exactement selon ces dispositions. Plusieurs jeux de plans sont conservés pour la période 1841-1844, dont certains ont été dressés par Joseph Lodoyer, architecte départemental. Les plans de 1842 indiquent que l’appropriation de l’aile occidentale est ajournée (AD32, 4 N 1293 à 1295). Au rez-de-chaussée de l’aile orientale doit finalement être aménagée une vaste classe d’application, surmontée, au premier étage, d’un dortoir comme dans le projet précédent. Le logement du portier est réduit à une pièce à l’ouest du portail et la seconde salle qui lui était réservée devient le laboratoire de chimie. L’aile occidentale est finalement aménagée selon les plans dressés par Joseph Lodoyer en 1844 (AD32, 4 N 1296). Au rez-de-chaussée sont installées une salle de classe, une bibliothèque et une salle d’étude. À l’étage se trouvent un dortoir, un cabinet de musique et un de physique, ainsi que la lingerie. L’ensemble des travaux réalisés dans les années 1840 ont conféré à l’ensemble son aspect actuel, au moins pour ce qui est du corps de bâtiment d’entrée et de l’aile orientale. L’étage des deux ailes semble avoir été garni de pilastres évoquant une galerie.


Source : AD Gers, 4 N 1290, « Plan de l’école normale d’Auch », rez-de-chaussée, étage, entresols et souterrain, plans sur papier fort, 60 cm x 45 cm, [1841]. © Archives départementales du Gers. 

1860

À partir de 1860, plusieurs projets de construction d’une chapelle dans l’aile ouest voient le jour. Le premier est dressé par Léopold Gentil, architecte départemental de 1849 à 1878 (AD32, 4 N 1297) et devait comporter quatre travées. Il réalise de nouveaux plans en 1861 (AD32, 4 N 1298), comportant cette fois huit travées. Aucun de ces deux projets n’est finalement réalisé puisque la chapelle, en partie conservée, contient six travées.
La même année, Léopold Gentil dresse les premiers plans du projet d’extension à l’est du corps de logis (AD32, 4 N 1299 et 1300).
Deux nouvelles salles de classe doivent être aménagées au rez-de-chaussée et une supplémentaire à l’étage. Le dortoir de l’aile orientale doit être remanié, par le percement de nombreuses fenêtres supplémentaires dans les murs ouest et est. Un nouveau projet est dressé en 1863, toujours par Léopold Gentil (AD32, 4 N 1301 à 1305). Il est relativement semblable au précédent. La basse-cour à l’ouest du corps de logis paraît alors être couverte et intégrée au reste des bâtiments. Sur cette série de plans, la chapelle compte bien six travées. Un préau couvert est aménagé le long du corps de bâtiment d’entrée, côté cour. Il repose sur des poteaux en fonte et est couvert en zinc. La réception définitive de l’ensemble de ces travaux n’intervient qu’en 1870 (AD32, 4 N 101).


Source : AD Gers, 4 N 1297/2, « École normale d’Auch, projet de chapelle », plan coupe et élévation aquarellés sur papier fort, variante avec rabat, 66,5 cm x 43 cm, Léopold Gentil (architecte départemental), 5 mars 1860. 
© Archives départementales du Gers. 

1870

À la fin des années 1870, plusieurs bâtiments annexes sont construits au nord du corps de logis, notamment un gymnase et des latrines (AD32, 4 N 101). En 1878, une citerne à eau est aménagée (AD32 4 N 1306), ainsi que l’éclairage au gaz d’une partie de l’édifice. Dans les années 1880, l’école normale peut accueillir une quarantaine d’élèves (AD32, 4 N 101). À cette période, la chapelle est transformée en atelier. Vers 1885, le Conseil général fait édifier une école normale de filles, à Embaquès, mais elle ne fonctionne que jusqu’en 1890. À cette date, il est décidé de mutualiser les écoles normales entre Tarbes, qui accueille les filles, et Auch qui accueille les garçons. L’école normale de garçons déménage donc dans les locaux de l’ancienne école normale de filles en 1891 et libère ceux du 44, rue Victor Hugo.


Source : AD Gers, 4 N 1306, « Dept du Gers, école normale, projet de citerne », plan et coupes aquarellés, 40,5 cm x 56,5 cm, Léopold Gentil (architecte départemental), 26 mars 1878. © Archives départementales du Gers. 

1892

En 1892, il est décidé de procéder à l’installation de la caserne de gendarmerie dans l’ancienne école normale de garçons. Le projet est dressé en août 1892 par Raymond Métivier, architecte départemental de 1879 à 1911 (AD32, 4 N 1123 à 1125). Le corps de logis est destiné à accueillir, à l’ouest le logement du commandant et à l’est celui du capitaine. Le commandant se réserve donc l’escalier d’honneur ainsi que le salon central de l’étage, donnant sur le balcon. De la même manière, le commandant doit installer son bureau dans la pièce à l’ouest du portail, et le capitaine dans celle à l’est. Il est prévu de diviser l’étage de soubassement en caves pour le commandant et les gendarmes. L’aile occidentale doit être occupée par des bureaux au rez-de-chaussée, et un magasin et débarras à l’étage. Le volume de la chapelle est alors divisé en plusieurs niveaux et espaces, mais les maçonneries extérieures sont conservées. L’aile orientale et l’extension à l’est doivent être occupées par les logements des gendarmes. Celui de l’adjudant se trouve au rez-de-chaussée, à l’angle formé par les deux corps de bâtiment. Il y a six autres logements à ce niveau, composés de deux à quatre pièces. À l’étage se trouvent les neuf autres logements, comprenant aussi deux à quatre pièces. La cour formée à l’est entre ces deux corps de bâtiments est alors dénommée « cour des gendarmes ». Un nouveau bâtiment annexe doit être construit à l’est de cette cour afin d’accueillir deux bureaux et deux chambres de sûreté. Le gymnase est alors transformé en écurie (quatorze box). Les travaux débutent en 1893. En 1898, une chambre supplémentaire pour le logement du commandant est aménagée sur le palier de l’escalier d’honneur (AD32, 4 N 1127).


Source : AD Gers, 4 N 1123, « Projet d’installation de la caserne de gendarmerie d’Auch dans l’ancienne école normale de garçons, rue Victor Hugo, rez-de-chaussée », plan sur calque, 37 cm x 47 cm, 
Raymond Métivier (architecte départemental), août 1892. © Archives départementales du Gers. 

1902

En 1902, une écurie supplémentaire pour les chevaux des nouveaux admis est bâtie à l’arrière de l’écurie principale et accueille quatre box (AD32, 4 N 1129). En 1911, est construit un local pour les vélos des gendarmes (AD32, 4 N 60). Vers 1920, quelques travaux de réaménagement des logements interviennent, mais la morphologie générale de l’édifice ne paraît pas modifiée (AD32, 4 N 1130 et 1131). Tout au long du 20e siècle, l’édifice connaît les transformations nécessaires à l’adaptation d’un édifice accueillant toujours une caserne de gendarmerie. D’autres bâtiments, notamment des habitations, complètent la caserne de gendarmerie au cours de la seconde moitié du 20e siècle, au nord, vers le chemin de Baron.


Source : AD Gers, 4 N 1129, « Caserne de gendarmerie d’Auch, écurie supplémentaire pour les chevaux des nouveaux admis (4 places) », plan, coupe et élévation sur calque, 27 cm x 18,5 cm, Raymond Métivier (architecte départemental), 1er juillet 1902. © Archives départementales du Gers. 
Source 

2004

La gendarmerie quitte définitivement les locaux en 2004, à la suite de la construction de la nouvelle caserne en basse-ville (rue Jean de la Fontaine) au début des années 2000. Le bâtiment est fermé à cette date, et sera non occupé durant près de 15 ans 

2014

Les bâtiments, acquis en 2014 par la SCI PIERRE VERTE, font l’objet d’une restauration et de transformations à partir de la fin de l’année 2015. Les travaux s’inscrivent dans une démarche de rénovation patrimoniale à énergie positive et 100 % autonome (maître d’œuvre : Atelier d’architecture Airoldi ; assistance à maîtrise d’ouvrage : Addenda).

2016

Les bâtiments situés autour de la cour sont inaugurés en Janvier et Avril 2016 et abritent respectivement le CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale), ainsi que le siège de la Société ADDENDA (AMO et Bureau d’Etude Energie Environnement).

Façade sur rue, après travaux.

2018

La SCI PIERRE VERTE fait l’acquisition en 2018, de la deuxième partie du site, afin de créer entre 2019 et 2021, l’Espace PIERRE VERTE, et finaliser la réalisation d’un îlot Patrimonial à Energie Positive et Bas carbone global de 2 000 m².

Logis, rez-de-chaussée, vestibule, vue
depuis l’entrée (travaux en cours).

2021

La deuxième partie accueille dès 2021, l’antenne Gersoise de la Banque de France, ainsi qu’un ensemble de plusieurs autres espaces mis à la location (d’une surface allant de 40 à 470 m² selon composition).

Références cadastrales
1814 K 30 ; 2014 AC 650

Coordonnées géographiques (Lambert 93)
0504632 ; 6286463

Milieu d’implantation
En ville

Datation(s) principale(s)
4e quart 18e siècle ; 2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 1er quart 21e siècle

Datation(s) secondaire(s)
20e siècle

Auteur(s) de l’œuvre
Joseph Lodoyer (architecte départemental) ; Léopold Gentil (architecte départemental) ; Raymond Métivier (architecte départemental) ; Atelier d’architecture Airoldi (maître d’œuvre) ; Addenda (assistance à maîtrise d’ouvrage)

Justification de l’attribution
Attribué par source

Référence de l’œuvre
IA32110305

Date de l’enquête
2014

Date(s) de la rédaction de la notice
2014
; 2019

Date de la dernière mise à jour
2019/08/12

Auteur(s) de la notice
Launay Yann ; Comet Anaïs

Copyright
(c) Communauté d’agglomération Grand Auch Cœur de Gascogne ; (c) Inventaire général Région Occitanie

Type d’étude
Opération ponctuelle

Type de notice
Œuvre sélectionnée

Satut juridique / Statut de la propriété
Propriété d’une société privée

Datation(s) secondaire(s)
20e siècle

Documentation et Sources
Sources écrites : présentées en annexe

Historique